vendredi 6 décembre 2013

la douleur est temporaire, la fierté est pour toujours (2)



Plusieurs mois se sont écoulés depuis que j'ai écrit la première partie du billet relatif à ma participation au Marathon de Barcelone (8 mois pour être exact pour la rédaction, près de 4 ans pour la publication). Malgré le passage du temps, j'ose espérer que cette saga se différenciera des suites au cinéma, là où la deuxième partie est toujours plus décevante que la première.


Et pourtant, si la première partie de mon marathon s'est avérée être une agréable surprise, la deuxième partie m'a fait connaître l'autre face de la monnaie, la souffrance.



J'avais laissé ce billet à la mi-marathon. J'étais alors dans un bon rythme mais je commençais à avoir faim en cette descente de la Meridiana. Je commence d'ailleurs à me décourager et j'ai comme l'impression d'être une voiture qui se dirige tout droit vers la panne d'essence.



Néanmoins, je continue à mon rythme. Je vois mon ami Quino qui fait gère la circulation sur la Gran Via, je le salue, c'est un détail mais voir un visage connu est rassurant et fait du bien au moral. Malheureusement, cet effet boost est de courte durée.



Je descend à présent la Rambla Prim, je suis au 24ème kilomètre, je n'ai toujours mangé aucun aliment solide depuis le départ de chez moi il y a maintenant plus de 4 heures et je sens la crampe toute proche.


Sous le panneau des 15 miles, je m'arrête pour la première fois sur le bord de la route. Je me masse la jambe et profite pour faire quelques étirements mais repartir devient très difficile.



Dans le jargon des marathoniens amateurs, le km 32 se caractérise par le "mur". Pour ma part, je ne le sais pas encore, mais "je m'écrase" contre ce mur dès le km 24.





J'alterne course à pied et marche et arrive enfin, au km 25 (à la hauteur de Diagonal Mar) au premier poste de ravitaillement en aliments solides.


Je m'y arrête. J'y reste bien 4-5 minutes pour manger des fruits secs, des cacahuètes, des oranges et prendre ma bouteille de Powerade. J'avais besoin de manger. Le problème, c'est repartir en courant. J'ai tellement manger que les premières foulées me donnent la nausée. Je n'évite les vomissements qu'à ma sagesse (et ma fatigue) en m'arrêtant.



J'ai commencé la course à pied en 2007. Mon premier trajet d'entrainement reliait le centre commercial Diagonal Mar à la Tour Agbar. Quatre ans plus tard, ce même trajet est pour moi un calvaire.


Je vois une collègue du travail, je la salue, heureusement j'étais en train de courir.


A ce stade là, les apparences sont importantes. Mais il faut bien reconnaître aussi que tous les pretextes sont bons pour s'arrêter...je vois Leslie...je m'arrête à nouveau...je suis sur le point de vomir et je souffre de crampes. Il paraît que je faisais peine à voir hehehe.


La montée sur la Tour Agbar se termine par un demi tour. Je suis dans mon quartier, mon fief, après Leslie et Javier, d'autres têtes connues m'encouragent: Niko, Susana, Lauren et Cecilia...leurs encouragements me font du bien mais je ne suis alors vraiment pas dans mon assiette et courir devient très difficile.


C'est un mauvais moment à passer et même s'il reste encore une quinzaine de kilomètres, il est hors de question que j'abandonne.


Je sais que je reverrai Leslie sur le bord de mer, mais on est encore bien loin. Il reste d'ailleurs ce fameux mur du km 30-32...en fait, ce mur, je l'ai déjà pris en pleine figure 5 km plus tôt.



Perclus de crampes, mon allure a nettement changé par rapport à la mi-course. J'alterne course et marche et j'ai adapté ma façon de courir pour repousser l'arrivée des crampes le plus longtemps possible. Beaucoup d'autres coureurs sont dans le même état que moi, ou même pire.


Heureusement, les spectateurs sur le bord de la route ne se lassent pas de nous encourager, et ceci malgré le fait que les meilleurs soient déjà arrivés depuis bien longtemps. Çà fait du bien mais mon problème, plus que mental ou cardio-vasculaire et avant tout physique (et notamment musculaire). Je suis incapable de courir cinq minutes consécutives sans avoir de crampes.


En arrivant sur le front de mer (km 30), je suis avalé par le ballon du 4h30 (un ballon qui est porté par un groupe de lièvres qui marque le rythme), j'essaie de les suivre, en vain...maudites crampes.
J'essaie de me changer les idées en faisant connaissance avec un de mes compagnons d'infortune. Depuis la Diagonal, j'ai repéré un coureur asiatique qui se fait encourager par un groupe de supporters nippons. Logiqment, je suppose qu'il est japonais.


Sûr de mon fait, je lui lance un "are you japanese ?", nous entamons la conversation dans un anglais plus qu'approximatif. En effet, je n'arrive pas à lui faire comprendre que j'ai remarqué que nous avions à peu près le même rythme et que je voudrais lui proposer de faire route ensemble.
Le résultat est le même, on fait route ensemble. Il m'explique qu'il a habité en Espagne, à Bilbao. Nous sommes sur le bord de mer et je suis alors persuadé qu'il parle de MON Bilbao, la rue Bilbao au Poble Nou de Barcelone...en passant d'ailleurs près du complexe sportif de la Mar Bella, je lui montre ma rue...il est surpris de voir que j'habite si près. C'est aussi son premier marathon. Plus loin, je sens l'odeur de friture et de paëlla, il me dit que sa mère sait la faire, qu'elle la faisait régulièrement quand ils habitaient Bilbao, je comprend enfin qu'il a habité le Pays Basque et pas ma rue...

Arrivé au pied de la Rambla du Poble Nou, j'y retrouve Leslie qui m'encourage. Auparavant, j'avais bien prévenu mon nouveau compagnon de route japonais que "my wife is close to here and I will stop a little bit", du coup, il fait ne trouve rien de mieux à faire que saluer poliment Leslie, toute surprise par le "nice to meet you" d'un inconnu venu d'Extrême Orient alors que je viens de m'arrêter 3 mètres derrière.

Sur Icaria, alors que la Course prend fin petit à petit, je m'arrête et invite mon japonais à continuer sans moi...je pense le perdre alors définitivement.
Sur Marina je dois m'étirer. Il reste encore 8 km à faire. Je suis plus occupé à soulager mes jambes et profiter du moment présent plutôt qu'à être pressé que ce supplice termine.

A partir de la Ciutadella (km 35), je récupère mes forces, les ravitaillements en aliments me font du bien. Je cours mieux et un peu plus souvent. Cependant, la trentaine de kilomètres déjà parcourus font leur effet. Je cours lentement mais surement en surveillant mes mouvements afin d'éviter les crampes. J'apprivoise mon corps.
Çà tombe bien que je récupère un peu car c'est à partir de là qu'il y a énormément de monde pour nous encourager. Ciutadella, l'Arc de Triomphe, Plaça Catalunya...l'appui du public me donne des ailes et du courage. C'est incroyable comme les gens sont sympas et admirent notre effort.
Les "allez Jordi" et "Venga Jordi" s'enchaînent...je suis surpris de mon humble popularité...il faut dire que je m'efforce d'être expressif en serrant les dents, que je porte un débardeur du Barça et que je choisis de courir sur les côtés de la route plutôt qu'au milieu: en d'autres termes, je fais en sorte pour qu'on scande mon nom. Dans un tel moment, un peu d'égocentrisme fait du bien.
 
Un des moments forts de la course reste la magnifique traversée du Centre Ville avec les Ramblas, la Place de la Cathédrale et la Plaça Sant Jaume. On retrouve d'ailleurs toujours plus ou moins les mêmes autres concurrents car nous avons désormais tous à peu près le même rythme. Nous alternons tous entre course et marche.


Tous ? Non, un petit vieux, trapu avec une longue barbe blanche se déhanche difficilement sur l'asfalte. Il portait un tee shirt noir d'une course de 20 km en Belgique si je crois me souvenir. Il ne marche pas, il court. Lentement, mais sûrement. Je ne l'ai pas vu marcher une seule fois. Curieux personnage.

L'arrivée est proche. Il s'agit maintenant de ne pas flancher. Certains craquent. Une telle Delphine est en pleurs. Nous sommes aux alentours du km 40. Je lui dis en français "courage, on est presque arrivés", elle me répond qu'elle n'arrive plus à courir, qu'elle n'est plus capable de repartir...je lui dis que c'est pas grave, que l'important est de finir, que peu importe si c'est à la course ou à la marche, mais qu'il faut finir.

Prudemment, avec l'arrivée proche, le fait de croiser les athlètes avec une médaille autour du cou qui nous encouragent et nous disent "allez, vous y êtes presque, l'arrivée est juste là", je me dis qu'il vaut mieux marcher un km avant l'arrivée que souffrir de crampes dans les tous derniers hectomètres, là où tout le monde regarde et faire mauvais effet sur la photo finish...

Çà y est ! Je vois la Plaça d'Espanya ! la même que j'avais quitté le coeur gonflé 5 heures plus tôt. Mon périple va prendre fin...je n'y crois pas, je trouve les ressources pour lancer un sprint d'octogénaire. Leslie hurle mon nom dans la foule, je me retourne, la vois, la salue et vais vivre mon triomphe personnel, le moment tant attendu est arrivé.

Pendant la course, surtout vers la fin, je m'étais demandé comment j'allais faire pour passer la ligne. Je m'étais dis, sans trop y croire, que faire la roue ou une roulade avant serait original mais un peu ridicule. Je finis les 195 derniers mètres, j'arrive, je suis à dix mètres, je me contente d'un simple mouvement de bras "de joie".




Je viens de terminer mon premier marathon.



Je suis épuisé mais heureux. Il paraît que je dois boire, alors je bois. J'attends Leslie depuis notre zone réservée aux marathoniens. Elle me félicite, Javier est là aussi. Je m'étire. Après quelques rapides étirements, nous allons chercher mes affaires, nous devons rentrer. Mes jambes me font souffrir. Voir les marathoniens descendre les marches du métro est assez drôle. Çà l'est un peu moins lorsque c'est moi qui doit les descendre mais qu'importe, j'ai l'impression d'avoir mérité mon entrée dans cette secte des marathoniens.


Je ne sais pas alors trop quoi raconter à Leslie de cette aventure du marathon, ni par où commencer. Je me dis que de toute façon, je noterais tout çà par écrit, sur mon blog. Pour ne pas oublier et pour partager (y compris si cela doit être fait près de quatre ans plus tard). C'est maintenant chose faite.


Même si j'aurais espéré réaliser un temps un peu meilleur, je suis vraiment heureux et fier d'avoir vécu un tel moment. Vivement le prochain avec, pourquoi pas, le Marathon de Paris !


http://www.zurichmaratobarcelona.com/mysports/index12.php?e=MB11M&n=Jordi+Aouizerate&r=13190&nt_s1=&ct_s1=08:28:52&nt_s2=03:54:00&ct_s2=09:03:23&nt_s3=07:27:00&ct_s3=09:30:56&nt_s4=01:24:18&ct_s4=09:59:47&nt_s5=02:02:01&ct_s5=10:37:30&nt_s6=02:28:29&ct_s6=11:03:57&nt_s7=03:11:41&ct_s7=11:47:10&nt_s8=03:55:46&ct_s8=12:31:15&nt_s9=04:38:26&ct_s9=13:13:55&nt_s10=&ct_s10=&nt_f=04:55:00&ct_f=13:30:29&tp_f=&k=finish&l=ES&gotostream=false




Unos cuantos meses han pasado desde que escribí la primera parte de mi billete relativo a mi participación a la Maratón de Barcelona (8 meses para ser exacto - casi cuatro años para la traducción y publicación). A pesar del paso del tiempo, espero que esta saga se diferenciara de los remakes del cine, donde la segunda parte es siempre mas decepcionante que las primera.

Sin embargo, si la primera parte de mi maratón resultó ser una agradable sorpresa, la segunda parte me dió a conocer la otra cara de la moneda, el sufrimiento.

Había dejado este billete a la media maratón. Estaba entonces con buen ritmo pero comenzaba a tener hambre durante estaba bajada de la Meridiana. Comienzo en desanimarme y tengo la sensación de ser como un coche que se esta quedando sin gasolina.

Aun así, sigo con mi ritmo. Veo a mi amigo Quino que esta regulando el trafico sobre la Gran Vía, lo saludo. Es un detalle pero ver una cara conocida es reconfortante y ayuda a la moral. Desafortunadamente, este efecto boost es de corte duración.
Bajo ahora la Rambla Prim, me encuentro al km24, todavía no he comido ningún alimento solido desde que salí de mi casa hace ahora mas de 4 horas y siento muy cercano el calambre.

 Bajo el cartel de los 15 miles, me paro por primera vez en el borde de la carretera. Me doy un masaje a la pierna y aprovecha para estirarme un poco pero volver a correr resulta ser muy difícil.

 En el vocabulario de los maratonianos amateurs, el km 32 se caracteriza por ser "el muro". Para mi, no lo sé aun pero me estoy "aplastando" contra este muro desde el km 24.

Alterno carrera y marcha y llego por fin al km 25 (a la altura de Diagonal Mar) al primer puesto de avituallamiento en comida solida.

Me paro allí. Me quedo unos 4-5 minutos para comer frutos secos, cacahuetes, naranjas y tomar mi botella de isotónica. Necesitaba comer. El problema, es volver a correr. He comido tanto que las primeras zancadas me dan nauseas. He evitado vomitarlo gracias a mi sabiduría (y mi cansancio) parándome.

Comencé a correr en 2007. Mi primer recorrido de entrenamiento iba del centro comercial Diagonal Mar hasta la Torre Agbar. Cuatro años después, este mismo trayecto resulta ser un autentico calvario para mi.

Veo una compañera de trabajo, la saludo, menos mal estaba corriendo.
En aquel momento, las apariencias son importantes. Pero cabe reconocer también que todos los pretextos son buenos para pararse...veo a Leslie...me paro de nuevo...estoy a punto de vomitar y sufro terribles calambres.  Me dijeron después que mi aspecto era de pena jejeje.

La subida hacia la Torre Agbar acaba con una media vuelta. Estoy en mi barrio, mi feudo, después de Leslie y Javier, otras caras conocidas me apoyan: Nico, Susana, Lauren y Cecilia...sus ánimos me ayudan pero no estoy en mi mejor día y correr se vuelve cada vez mas difícil.

Es un mal rato, y aunque faltan aun unos 15 kilómetros, es imposible concebir el abandono.

Sé que volveré a ver a Leslie en el frente marítimo, pero aun falta mucho. De hecho, falta este famoso muro del km 30-32...en realidad, este muro ya lo recibí en la cara cinco km antes.

Con calambres, mi paso ha cambiado radicalmente en comparación la mitad de la carrera. Alterno carrera y marcha y he adaptado mi manera de correr para alejar la llegada de los calambres lo mas posible. Muchos otros corredores están en el mismo estado que yo, o incluso peores.

Menos mal, los espectadores en el borde del recorrido no se cansan de animarnos, y esto, a pesar de que los mejores ya hayan llegado desde hace mucho. Se siente bien, pero mi problema, mas que mental o cardio-vascular es ante todo físico (y especialmente muscular). No estoy capaz de correr cinco minutos consecutivos sin tener calambres.

Al llegar en el frente marítimoo (km 30), estoy absorbido por el globo del 4h30 (un globo llevado por un grupo de liebres que marcan el ritmo), intento seguirlos, en vano...malditos calambres.
Intento cambiarme las ideas interesándome por uno de mis compañeros de poca fortuna.
Desde la Diagonal, he notado un corredor asiático apoyado por un grupo de aficionados nipones. Lógicamente, supongo que es japonés.

Seguro de mi mismo, le digo "are you japanese?", comenzamos a conversar en un inglés mas que básico. En efecto, no consigo hacerle entender que he notado que teníamos mas o menos el mismo  ritmo y que quería proponerle correr juntos.
El resultado es el mismo, corremos juntos. Me explica que ya vivió en España, en Bilbao. Estamos en el frente marítimo, y entonces estoy convencido que me esta hablando de MI Bilbao, la calle Bilbao en el Poblenou de Barcelona...de hecho, tras pasar el complejo deportivo de la Mar Bella, le enseño mi calle, esta sorprendido de ver que vivo tan cerca. Es también su primer maratón.
Mas lejos huelo olor de fritura y de paella, me dice que su madre sabe hacerla, que solía hacerla cuando vivían en Bilbao. Entiendo por fin que vivió en el País Vasco, no en mi calle.

Llegando al cruce con la Rambla del Poblenou, me encuentro a Leslie que me anima. Antes había avisado a mi nuevo compañero de carretera japonés que "my wife is close to here and I will stop a little bit", entonces, no se le ocurre nada mejor que saludar educadamente a Leslie, muy sorprendida por el "nice to meet you" de un desconocido venido de Lejano Oriente mientras acababa de pararme 3 metros atrás.

Sobre el carrer Icaria, mientras la carrera va terminando poco a poco, me paro e invito a mi japonés a seguir sin mi...pienso perderlo definitivamente.
Sobre el carrer Marina, debo estirarme. Me faltan aun 8 km que recorrer. Estoy mas ocupado en aliviar mis piernas y disfrutar del momento presente que de estar apresurado en que termine este suplicio.

A partir de la Ciutadela, (km 35), recupero fuerzas, los avituallamientos en comida solida
me sientan bien. Corro mejor y un poco mas seguido. Sin embargo, la trentena de kilómetros ya recorridos pasan factura. Corro a un paso lento pero seguro vigilando mis movimientos para evitar calambres. Estoy domesticando mi cuerpo.
Es suerte que este recuperando un poco mis sensaciones en este momento porque es justamente cuando hay muchísima gente para animarnos. Ciutadela, Arco del Triunfo, Plaça Catalunya...el apoyo del publico me da alas y valentía. Es increíble como la gente puede ser amable y admiran nuestro esfuerzo. Los "allez Jordi" et "venga Jordi" se suceden los unos a los otros...estoy sorprendido por mi humilde popularidad...hay que decir también que trato de ser expresivo apretando los dientes, que llevo una camiseta sin tirantes del Barça y que elijo correr en los lados de la carretera en vez del medio: en otros términos, actuó de tal manera para que se grite mi nombre. En tal momento, un poco de egocentrismo sienta bien.

Uno de los momentos cumbres de la carrera sigue siendo la magnifica travesía del Centro Ciudad con las Ramblas, la Plaça de la Catedral y la Plaça Sant Jaume. Nos volvemos a encontrar mas o menos siempre los mismos competidores porque tenemos entonces todos mas o menos el mismo ritmo. Alternamos todos entre carrera y marcha.

¿ Todos ? No, un viejito jorobado con una larga barba blanca se cantonea difícilmente sobre el asfalto. Llevaba una camiseta negra de una carrera de 20 km en Bélgica. No caminaba, corría. Lentamente, pero seguro. No lo he visto caminar ni una sola vez. Curioso personaje.

La llegada esta cerca. Se trata ahora de no flaquear. Algunos ya no pueden. Una chica francesa llamada Delphine esta llorando. Estamos alrededor del km 40. Le digo en francés "animos, casi hemos llegado", me contesta que ya no puede correr...le digo que no pasa nada, que lo importante es acabar, no importa si es corriendo o caminando, pero que hay que acabar.

Prudentemente, con la llegada cerca, el hecho de cruzar a otros atletas con su medalla alrededor del cuello que nos animan diciendo "vamos, casi habéis llegado, la llegada esta justo allí", pienso que mejor caminar un kilometro antes de la llegada en vez de sufrir un calambre en los últimos hectómetros, allí donde todo el mundo mira y causar un efecto un poco feo en la foto finish de la recta final.

¡ Ya esta ! Veo a la Plaça d'Espanya ! La misma que había abandonado el corazón fuerte cinco horas antes. Mi periplo va a terminar...no me lo creo, encuentro unas ultimas fuerzas para lanzar un esprint de octogenario. Leslie me grita mi nombre entre la muchedumbre, miro hacia atrás, la veo, la saludo y voy a vivir mi pequeño triunfo personal, el momento tan esperado.

Durante la carrera, sobre todo al final, me había preguntado como iba a cruzar la línea de meta. Pensaba, sin creerlo seriamente, que podría hacer una voltereta, que seria bastante original pero un poco ridículo. Termino con los últimos 195 metros, llego, estoy a 10 metros, me contento con un sencillo movimiento de brazo "de alegría".


Acabo de terminar mi primer maratón.


Estoy agotado pero feliz. Dicen que tengo que beber, entonces bebo. Espero a Leslie desde nuestra zona reservada a los maratonianos. Me felicita, mi cuñado Javier esta aquí presente también. Me estiro. Después de unos breves estiramientos, voy a buscar mis efectos personales, tenemos que volver a casa. Mis piernas me duelen. Observar a los maratonianos intentar bajar las escaleras del metro tiene su efecto cómico. Lo es mucho menos cuando el que trata de bajarlas eres tu pero no importa, tengo la sensación de haber merecido mi entrada  en esta secta de los maratonianos.

No sé muy bien lo que contar a Leslie de esta aventura de la maratón, ni por donde empezar. Pienso que de todas maneras, anotaré todo esto por escrito sobre mi blog para no olvidar y compartir (aunque sea casi cuatro años después). Ahora, ya es cosa hecha.

Aunque hubiera preferido realizar un tiempo un poco mejor, estoy realmente muy feliz y orgullos de haber vivido tal momento. Que llegue ya el próximo maratón con, porque no, le Marathon de Paris !
 
 
 

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