mercredi 16 mars 2011

La douleur est temporaire, la fierté est pour toujours (1)



6 mars 2011. 42 kilomètres 195.


Çà fait depuis plusieurs mois que j'ai ces chiffres en tête. Sur la dernière semaine avant le marathon, comme prescrit dans mon Guide du marathonien, je me suis abstenu de faire de gros efforts et surtout abstenu de faire le moindre entrainement (ceci n'était pas vraiment préconisé mais bon).


Le samedi, je retire mon dossard. Je suis assez surpris et déçu du contenu du sac. Il est vrai que je ne cours pas le marathon pour les petits cadeaux offerts par l'organisation et les sponsors mais je pense que pour 50 € l'inscription, des efforts auraient pu être faits pour offrir aux participants autre chose qu'un simple tee shirt (relativement moche d'ailleurs) et un petit sac.

La veille du Jour J, au soir, Leslie (ma femme), Javier (son frère venu nous visiter et découvrir l'Europe depuis le Mexique) et moi allons au Camp Nou pour voir évoluer la meilleure équipe du moment, le Barça. Le lendemain, c'est d'ailleurs un débardeur aux couleurs du Barça que je porterai. Le petit déjeuner, pris au moins deux heures avant le départ (donné à 8h30 du matin), n'est pas trop lourd. Des céréales, des fruits (pomme et orange), du pain...je suis fin prêt pour le départ.

Dans le métro, au fur et à mesure des stations, nous sommes de plus en plus de marathoniens à prendre place dans les rames et nous y cotoyons d'ailleurs les fêtards qui reviennent à peine du Carnaval de Sitges. Pour me concentrer et me donner du courage, j'ajoute une petite touche lyrique toute personnelle au moment. A ma destination, Plaça d'Espanya, au moment de monter les escaliers et de "découvrir" la place, j'écoute sur mon baladeur Mp3 "Barcelona" , chantés à tue tête par Freddie Mercury et Montserrat Caballé. La Plaça d'Espanya est remplie d'athlètes. Certains, comme les kenyans, s'échauffent, d'autres se prennent en photo, d'autres attendent des amis. Je fais partie de la troisième catégorie. Une fois retrouvés Jelle et Thomas et déposé au vestiaire mon sac, je suis fin prêt pour le départ tant attendu.


Le départ me donne la chair de poule, dans aucune course à laquelle j'ai déjà participé je n'avais vu autant de monde sur le bord de la route. Après un peu plus d'un kilomètre, et après les avoir averti, je ne cherche pas à suivre Jelle et Thomas. Je ferai mon marathon à mon rythme sans prendre le risque de me mettre prématurément dans le rouge. Je ne les reverrai plus jusqu'à l'arrivée. Mes premiers kilomètres sont très prudents, je m'efforce de ne pas courir trop vite, mais les temps que je fais à chaque "kilo" sont plus que bons. Je suis à environ 5 minutes 30 au kilomètre. Je devrais ralentir mais l'excitation du moment me fait aller vite.


Après avoir remonté l'Avenue de Sants, nous faisons un tour du Camp Nou dans lequel je me trouvais quelques heures auparavant. Les kilomètres se succèdent à un rythme très régulier, je cours comme je sais le faire, je prend mes ravitaillements depuis le premier au km 5. J'utilise aussi les éponges pour me rafraîchir. Je sais que ceci n'est que le début d'une très longue et belle course. Je me change les idées en observant aussi bien les marathoniens, certains déguisés comme ce groupe d'allemands, que le public, qui sourit au passage des déguisés.


Après plusieurs ravitaillements et une douzaine de kilomètres parcourus, je me trouve bien dans mon corps et dans ma course. Néanmoins, les liquides sagement avalés commencent à faire effet. Un besoin naturel devient petit à petit une idée fixe. J'irai me soulager entre deux poubelles, mais après Sagrada Familia (pour ne pas faire attendre Leslie et Javier qui doivent m'y attendre) et à un endroit où il y a peu de monde.


Sagrada Familia. Après la Plaça d'Espanya, plus d'une heure après le départ, la foule est au rendez vous. On se croirait au sommet d'un col du Tour de France, j'accélère inconsciemment, je bombe le torse et soulève le visage. Je cherche du regard Leslie. Javier du haut de son mètre 90 ne devrait pas m'échapper. J'ai averti Leslie qu'elle se mette sur le côté droit de la chaussée. Beaucoup de drapeaux, des danois, italiens, japonais, flamands, des pancartes en français et en espagnol aussi...mais pas de Leslie. Je commence à me demander si elle s'est vraiment réveillée, ou alors je l'ai dépassé mais pas vu...non ! Je les vois, les saluent et leur souris.


Mon devoir de ne pas avoir fait attendre Leslie étant fait, je mérite ma récompense et commence ma quête...un endroit où me soulager et à l'abri des regards indiscrets. C'est entre deux poubelles del Carrer Valencia que je trouve mon bonheur. Je peux ainsi reprendre ma marche triomphale vers la Meridiana au bout (et en haut) de laquelle se trouve le 21ème kilomètre, autrement dit, la mi-course. Je me sens encore bien, avec un bon rythme, pas encore trop usé.


Je m'étais demandé si j'allais participer au marathon avec un baladeur Mp3 ou pas. J'ai vite écarté cette possibilité. Une des raisons est d'avoir l'opportunité de surprendre une conversation entre coureurs. L'une d'elle, entendue sur la Meridiana entre un "torero" qui fait forte impression auprès du public et un autre coureur qui est tout surpris lorsqu'à la question de savoir s'où il vient, le torero moustachu lui répond qu'il est italien.

J'ai aussi beaucoup aimé la solidarité des marathoniens: en haut de cette grande avenue qu'est la Meridiana se trouve le kilomètre 20. On y fait alors demi-tour et sont alors distribuées des boissons énergétiques. C'est un beau spectacle celui de ces coureurs (ceux qui ont dépassé le km20) qui se mettent au milieu de la chaussée, lèvent le bras, portent une bouteille de Powerade à peine entamée et la proposent aux concurrents nécessiteux qui n'ont pas encore passé ce km 20 ni reçu de ravitaillement.


Quant à moi, à la mi course, je suis sur de très bonnes bases (2h03 au semi)...mais j'ai très faim et commence à me demander très sérieusement si nous ne serons ravitaillés qu'en eau et Powerade tout au long de ces 42,195 km. Fin de la première partie





6 de marzo 2011. 42 kilometros 195.

Ya tengo varios meses con estas cifras en la cabeza. Durante la ultima semana antes de la maratón, tal como lo aconsejaba mi Guía del maratoniano, me abstuve de realizar el mas minimo entrenamiento (no estaba realmente aconsejado asi pero bueno).


El sabado, voy a recuperar mi dorsal. Estoy bastante sorprendido y decepcionado por el contenido del bolso. Es verdad que no corro la maratón para los regalitos que estan obsequiados por la organización y los patrocinadores pero creo que por 50 € la inscripción, algunos esfuerzos hubieran podido estar hechos para regalarnos otra cosa que una camiseta deportivo sencillita y una bolsita.

El día antes del Dia D, por la noche, Leslie (mi mujer), Javier (su hermano que vinó a visitarnos y descubrir Europa desde México) y yo vamos al Camp Nou para ver el mejor equipo del momento, el Barça. El dia después, es una camiseta sin mangas del Barça que llevaré encima. El desayuno, tomado al menos dos horas antes de la salida (que fue a las 8h30 de la mañana), no es pesado. Cereales, frutas (manzana y naranja), pan...ya estoy listo para la salida.


En el metro, somos cada vez mas maratonianos tomando el relevo a los juerguistas que vuelven del Carnaval de Sitges. Para concentrarme y darme animos, añado una pizca de lirismo personal al momento. A mi destino, Plaça d'Espanya, al subir las escaleras y "descubrir" la plaza, estoy escuchando en mi Mp3 "Barcelona" cantados por Freddie Mercury y Montserrat Caballé. La Plaça d'Espanya esta llena de atletas. Algunos, como los keniatas, se calientan, otros se toman fotos, y otros esperan amigos. Formo parte de la tercera categoria. Una vez encontrados Jelle y Thomas y haber dejado mi bolso al vestuario, por fin estoy listo para la salida tan esperada.


La salida me da piel de gallina, en ninguna carrera en la que ya he participado he visto a tanta gente al borde de la carretera. Después de un poco mas de un kilometro, después de haberles avisado, no intento seguir a Jelle y Thomas. Haré mi maratón a mi propio ritmo sin tomar el riesgo de ponerme prematuramente en rojo. Ya no los volveré a ver hasta la llegada. Mis primeros kilometros son muy prudentes, trato de no correr demasiado rapido, pero los tiempos que realizo en cada "kilo" son mas que buenos. Estoy a mas o menos 5 minutos 30 por kilometro. Deberia ralentizar pero la excitación del momento me hace correr mas rapido.


Tras haber subido la avenida de Sants, damos una vuelta alrededor del Camp Nou en donde me encontraba apenas unas horas antes. Los kilometros se suceden a un ritmo muy regular, corro tal como sé hacerlo, tomo mis avituallamientos desde el km 5. Utilizo también las esponjas para refrescarme. Sé que solo se trata del inicio de una muy larga y bonita carrera. Me cambio las ideas observando tanto a los maratonianos, algunos disfrazados como este grupo de alemanes, que el publico, que sonrie al paso de los disfrazados.


Después de varios avituallamientos y una docena de kilometros recorridos, me encuentro bien en mi cuerpo y en mi carrera. Sin embargo, los liquidos sabiamente ingeridos comienzan a tener su efecto. Esta necesidad natural se hace, poco a poco, una idea fija. Iré a aliviarme entre dos basuras, pero solo después de Sagrada Familia (para no hacer esperar a Leslie y Javier que deben estar esperandome allí) y en un lugar donde hay poca gente.


Sagrada Familia. Después de la Plaça d'Espanya, mas de una hora después de la salida, mucha gente esta presente. Se parece a la cima de un puerto del Tour de France, insconscientemente acelero, saco pecho y levanto la cara. Busco de la mirada a Leslie. Javier, por lo alto de su metro 90 no me lo puedo perder. Avisé a Leslie que se ponga del lado derecho de la calzada. Muchas banderas de daneses, italianos, japoneses, flamencos, letreros en frances y en español también...pero nada de Leslie. Comienzo a preguntarme si realmente se despertó, o igual y ya la pasé sin verla...no ! Los veo, les saludo y les sonrió.


Mi deber de no haber hecho esperar a Leslie estando hecho, merezco mi recompensa y comienzo mi busqueda...un sitio donde aliviarme sin estar visto. Fue entre dos contenedores del Carrer Valencia que encuentro mi felicidad. Asi, ya puedo volver a mi marcha triumfal hacia la Merdiana al final (y a lo alto) de la que se encuentra el 21º kilometro, es decir la media-carerra. Todavia me siento bien, con un buen ritmo, no muy estropeado de momento.


Me habia planteado la posibilidad de llevarme un mp3 conmigo durante la carrera. Rapidamente descarté esta posibilidad. Una de las razones es de tener la posibilidad de escuchar una conversación entre corredores. Una de ella la oí sobre la Meridiana entre un "torero" que hacia mucha impresión entre el publico y otro corredor sorprendido que a la pregunta de saber de donde venia el torero bigoton, ese le contestara que era italiano.


También me gustó mucho la solidadidad de los maratonianos: arriba de este gran eje que es la Meridiana se encuentra el km 20. Entonces, se tiene que dar media vuelta y se distribuyen bebidas energeticas. Que bonito espectaculo el de estos corredores (los que ya pasaron el km20) que se ponen en el medio de la calzada, levantan el brazo y proponen una botella de Powerade apenas bebida para los corredores del sentido contrario que necesitan energia sin haber llegado todavia al avituallamiento.


En cuanto a mi, a la media carrera, estoy con buen ritmo (2h03 a la semi-maratón)...pero tengo mucha hambre y comienzo a preguntar muy seriamente si a lo largo de los 42,195 km, solo habran avituallamientos en liquidos (agua y bebida energetica) o si en algun momento nos daran algo de comer...fin de la primera parte

mardi 1 mars 2011

Quelques pensées à 5 jours du Marathon


Çà y est, on y est presque, je laisse enfin derrière moi plusieurs semaines d'entrainement ainsi que plusieurs centaines de kilomètres parcourus. Je dis enfin car l'attente est longue, et cette date butoir du 6 mars 2011 m'empêche quelque peu de penser à autre chose. Le temps se fait long, surtout si je m'interdit à jouer au foot de peur de me blesser avant le marathon tant attendu. Même chose pour les rollers et j'avoue me poser par deux fois la question de savoir si ce que je vais ingurgiter est recommandé ou pas.


Il ne reste que 5 jours. L'entrainement, le costaud, le vrai, est derrière...ou alors absent. Je suis conscient d'être très loin d'être très bien entrainé. Mais entre ce mois de décembre passé sous le soleil mexicain, et les jours de froid (et soyons honnêtes, de flemme), difficile de respecter les programmes d'entrainements de 18 semaines qui apparaissent sur mon "Guide du marathonien" emprunté à la bibliothèque municipale.


Qu'importe, je ne me suis jamais vraiment bien préparé pour une course avant de la faire, ce qui expliquerait en partie mes résultats très modestes dans toutes les courses auxquelles j'ai participé.


D'un autre côté, je suis conscient que je vis (ou bien que je vais vivre) un moment qui sort de l'ordinaire. Depuis mon enfance, je suis un fan de sport. J'ai malheureusement toujours vécu les joies sportives "par procuration". Dimanche prochain, je ferai partie de l'événement. De spectateur, je passerai acteur. Je n'ai aucune prétention sur le temps car le seul objectif est d'arriver (quelqu'en soit la manière) et de vivre à fond cette expérience.

Certes, j'ai calculé que je devrais faire un temps compris entre 4 heures et 4 heures 30 mais ces calculs vers une distance inconnue sont à peu près de la même précision que ceux de Christophe Colomb à la recherche d'une route vers les Indes.


Il n'empêche, le fameux "mur" des 32 km inspire le respect, et une certaine crainte. On estime que c'est aux alentours du 32e km que l'organisme commence à puiser dans ses réserves de glucogènes pour trouver de l'énergie. L'effet immédiat de ce processus est un terrible coup de barre. Sur le parcours, ce mur se situe sur le front de mer, face au vent et à un endroit sans beaucoup de public. Mais rien ne dit que je ne connaîtrai pas une défaillance bien avant.

Cette part d'incertitude est déstabilisante et excitante à la fois car même si j'ai déjà couru deux semi-marathon mais aussi les 17 km en côte de la Cursa de l'Amistat, les 42,195 km du Marathon de Barcelone sont tout de même autre chose.


Vivement le départ !

Ya casi estamos ! Por fin, dejo atras de mi unas cuantas semanas de entrenamiento y varios centenares de kilometros recorridos. Digo "por fin" porque la espera fue larga, y esta fecha del 6 de marzo 2011 me impide de pensar en otra cosa. El tiempo se hace largo, sobretodo si me prohibo a jugar al futbol temiendo la lesión antes de la maratón tan esperada. Lo mismo para los patines y confieso que comiendo, me pregunto si lo que voy a tragar esta recomendado o no.

Ya no faltan mas de 5 días. El entrenamiento, el fuerte, el verdadero, esta atras...o ausente. Estoy consciente de estar muy lejos de estar muy bien entrenado. Pero entre este mes de diciembre pasado bajo el sol de México, los días de frio (y, seamos honestos, de flojera), dificil de respetar los programas de entrenamiento de 18 semanas que aparecen en mi "Guia del maratoniano" prestado por la Biblioteca municipal.

No importa, nunca antes me he realmente preparado bien antes de hacer una carrera antes de hacerla, lo que explicaria en parte mis resultados muy modestos en todas las carreras en las que he participado.

De otro lado, estoy consciente de que estoy viviendo (o mas bien que voy a vivir) un momento que esta fuera de lo común. Desde mi niñez, soy un aficionado al deporte. Desafortunadamente, siempre he vivido las alegrias deportivas "por procuración". El domingo que viene, formaré parte el evento. De espectador, pasaré a ser actor. No tengo ningun objetivo de tiempo, lo importante siendo llegar como sea y vivir a fondo esta experiencia.

Es verdad que he calculado que deberia realizar un tiempo entre 4 horas y 4 horas 30 pero estos calculos hacia una distancia desconocida son mas o menos de la misma precision que los de Cristobal Colon en rumbo hacia las Indias.

El famoso "muro" de los 32 km inspira el respeto, y cierto temor. Se considera que esta alrededor del km 32 que el organismo comienza en alimentarse en las reservas de glucogeno para producir energia. El efecto inmediato de este proceso es un terrible cansancio. Sobre el recorrido, este muro se situa sobre el frente maritimo, frente al viento y en un sitio sin mucho publico. Pero nada impide a que no falle mucho antes.

Este parte de incertidumbre es desestabilizante pero excitante a la vez, porque por haber corrido ya dos semi-marato pero también los 17 km en cuesta de la Cursa de l'Amistat, los 42,195 km del Maratón de Barcelona son otra cosa.

Ojala comience pronto la carrera !